Entretien avec le DRH de Pastacorp – Lustucru

Que pense Vincent YAMETTI, DRH de Pastacorp-Lustucru, des formations en alternance et de son OPCO OCAPIAT ?

Parlez-nous de Pastacorp-Lustucru. Quelle est la taille de votre groupe en termes d’effectifs salariés et de parts de marché ?

Spécialisée dans la fabrication de pâtes et couscous, leader des pates aux œufs frais, Pastacorp Lustucru et ses 200 collaborateurs répartis sur  3 établissements s’engagent, chaque jour, à apporter aux consommateurs des produits sains et fabriqués dans un souci constant de sa responsabilité environnementale et sociale. Tous nos produits sont fabriqués en France en privilégiant des ingrédients français et les circuits courts pour diminuer leur impact environnemental et garantir leur qualité.

 

La formation en alternance fait-elle partie de vos axes stratégiques prioritaires ?

Oui, et, je tiens à le préciser, indépendamment des aides gouvernementales conjoncturelles. Déjà, face à l’appauvrissement de la culture générale, je trouve en tant que DRH qu’il est très important que chaque salarié ait un niveau minimum de formation et de culture générale. Quant à la formation non classique et en alternance, elle répond à cet enjeu et c’est un sujet qui me passionne. Ce mode pédagogique est un système vertueux. Si la formation théorique est bien faite, elle donne un soubassement théorique nécessaire à l’exercice du métier. Il n’y a rien de mieux pour apprendre que cet échange permanent entre théorie et pratique. Même pour le tuteur ou le maître d’apprentissage, c’est valorisant. De plus, je trouve que la formation en alternance fait partie de la responsabilité sociale de l’entreprise. Donc oui, c’est un axe prioritaire.

 

 

 

Depuis quelle année Pastacorp-Lustucru embauche-t-il des alternants et combien ?

Au moins depuis 12 ans, date à laquelle je suis entré dans l’entreprise. Et nous recrutons au moins deux alternants par an. Depuis cette rentrée, nous sommes passés à trois.

 

Sur quel type de métiers et de niveaux de formation Pastacorp-Lustucru embauche-t-il le plus d’alternants ? En réponse à quels besoins ?

Nous les recrutons d’abord et surtout en maintenance, essentiellement car il est compliqué d’avoir à longueur d’année sur la maintenance un appui ponctuel de main d’œuvre en intérim. D’autre part ce métier se prête bien à l’alternance, la formation théorique permet de donner du sens aux phases de pratique en entreprise.

Pour les métiers de conduite de ligne, du fait d’un flux d’activité permanent pas toujours compatible avec le rythme d’alternance, cela nous semblait jusqu’à présent moins adapté de recruter des alternants, mais cette année nous avons décidé d’en intégrer. Nous avons recruté sur septembre 2 alternants sur des postes de conduite de ligne.

 

Pastaforp Lustucru est-il amené à développer sa politique de recrutement en alternance ?

Nous devrions amplifier et confirmer un recours plus important aux contrats en alternance. Comme je le disais précédemment, j’y vois beaucoup d’atouts. Je voudrais dire également que chez Pastacorp-Lustucru, nous pratiquons presque un apprentissage par compagnonnage. C’est très valorisant pour les tuteurs d’accueillir des jeunes et de leur transmettre leurs savoirs.

Après s’être formé en alternance, un jeune peut valoriser ce parcours. Même si nous avons intégré des alternants en CDI, notre entreprise ne peut pas promettre de postes en CDI à la majorité d’entre eux à l’issue du contrat. Toutefois  sur un CV, une formation en alternance chez nous, comme chez les autres, c’est un plus.

 

Qu’est-ce qui différentie un jeune formé en filière classique et un jeune formé en alternance ?

En tant que recruteur, je vois vraiment la différence entre, par exemple, un BTS classique et un BTS en alternance. Ce dernier a souvent une meilleure compréhension du monde professionnel, des réflexes et de l’humilité. Quel que soit le niveau, j’ai remarqué que les jeunes diplômés se considèrent « sachants » alors qu’ils n’ont pas encore confronté leur connaissance au monde réel de l’entreprise. C’est flagrant pour les jeunes sortis des écoles de commerce ou d’une formation en maintenance. Le choc est rude. L’intégration est d’autant plus compliquée ensuite. Nous pouvons aussi être confrontés à un choc générationnel et une forme d’incompréhension entre les jeunes et les salariés plus anciens. Alors que quand ils se côtoient durant deux ans dans le cadre de l’alternance, le fait que le jeune soit dans le cadre d’une formation l’intégration est beaucoup plus facile.

 

Quel rôle joue votre OPCO OCAPIAT par rapport à vos enjeux de développement et à vos besoins en alternance ?

Avec la dernière réforme (NDLR : Loi Avenir professionnel de septembre 2018), l’Etat a confié la prise en charge de l’apprentissage aux OPCO. Cette nouvelle orientation me semble favorable.

 

Etes-vous satisfait des services rendus par OCAPIAT en matière d’alternance ?

Oui je suis satisfait, car d’une part mon équipe et moi avons apprécié le site Internet dédié à l’alternance (NDLR : https://www.ocapiat.fr/capverslalternance) qu’OCAPIAT a développé. Ce site est simple et pratique.

D’autre part, nous avons eu l’agréable surprise de découvrir la simplicité de gestion des contrats mise en place par OCAPIAT. Tout est dématérialisé, facile, rapide, on n’a à s’occuper de rien ou presque rien. En 2 ou 3 clics c’est fait.

 

Avez-vous des attentes complémentaires vis-à-vis d’OCAPIAT ?

Non je n’ai pas d’attente particulière. Cela fonctionne plutôt bien.

 

Si vous deviez convaincre une entreprise de recruter des alternants quel serait votre message ?

Mon message aux entreprises ? Soyez pragmatique, recrutez des alternants même s’ils ne sont pas toujours présent en entreprise  ! Vous aurez de la main d’œuvre formée et de bonne qualité, tout en bénéficiant d’exonération de charges.

La formation en alternance c’est 3 fois, voire 4 fois gagnant :

Gagnant pour l’entreprise, gagnant pour le jeune, gagnant pour la collectivité, et bien sûr gagnant pour le CFA ou le formateur.

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